Au printemps 2020, au sortir du premier confinement, la vie reprenait un cours à peu près normal et il était temps de réfléchir à la rédaction d’un article pour la prochaine mouture du Pays Sézannais.
L’idée m’est alors venue de me pencher sur le monument de la première victoire de la Marne à Mondement. Puis une interrogation s’est fait jour:
une petite musique défaitiste qui me disait que ce travail avait très certainement été réalisé par quelqu’un d’autre. Cela semblait évident, comment pouvais-je prétendre apporter quelque chose de nouveau sur cet emblématique symbole de la région ?
J’avoue avoir été profondément influencé, guidé devrais-je dire, par les recherches menées par Claire Garcia, docteure en histoire de l’art contemporain, sur la statuaire publique durant l’entre-deux guerres.
Son livre est resté longtemps sur ma table de chevet, me permettant d’aborder un sujet que je connaissais mal.
Luc Dassens, vice-président du CEPS
Extraits de la préface.
J’ai découvert le Monument à la bataille de la Marne quand je préparais ma thèse de doctorat. C’était par un matin ensoleillé légèrement brouillé de brume, et je roulais vers Mondement ; je profitais qu’il soit encore tôt pour apprécier des paysages que je ne connaissais pas.
J’ai été alors saisie d’une émotion profonde provoquée par le caractère infini de la plaine auquel la verticalité de cette borne, visible des kilomètres à la ronde, répondait.
Tel un kolossos dressé sur l’immensité des paysages, le monument remplissait sa fonction première de signal. Etourdie par ces différences d’échelles, entre le caractère humain du monument, malgré ses dimensions colossales, et l’infinité des espaces, je me laissais happer par le spectacle. Le recueillement aux héros de la grande guerre s’est imposé, je le ressentais comme une nécessité. Mon analyse et mon travail en tant qu’historienne de l’art ne pouvait commencer sans ce silence
Le travail mené par Luc Dassens et les co-auteurs de la revue, à travers une enquête minutieuse, nous conduit dans les méandres de la genèse du monument. Nous découvrons, au fil des pages, une photographie à un instant T. Les auteurs y révèlent une histoire, au caractère inédit, incarnée à travers les liens qui unissent les différents corps de métiers, leurs relations hiérarchiques, ainsi que les échanges entre artistes. Cette enquête, au-delà des découvertes historiques, propose ainsi un versant sociologique par la mise en avant des différents acteurs qui ont contribué à la réalisation du monument. Il délivre également une approche matérielle et structurelle mise en lumière par les travaux de restauration du monument. Champs d’études à l’interface de diverses disciplines : histoire, histoire de l’art, sociologie, ces aspects sont pourtant souvent relégués au second plan.
Claire Garcia, Docteure en Histoire de l'Art Contemporain
Extraits de la préface.
Sommaire du numéro 29
1ère partie: D'Août 1914 à l'Armistice, par Luc DASSENS.
2ème partie: Un monument, mais où?, par Luc DASSENS.
3ème partie: La genèse d'un monument, par Luc DASSENS.
4ème partie: L'inauguration du monument, par Christian SCHOPPHOVEN.
5ème partie: Un classement pour une restauration, par Luc DASSENS
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